samedi 02 novembre
J'ai pas fermé l'œil de la nuit
Yannick Jaulin
AVEC ABONNEMENT : TARIF PLEIN 20€ >> TARIF RÉDUIT 17€ >> TARIF TRÈS RÉDUIT 10€
"Dans la cave d’un manoir sinistre, un docteur fou ouvre le ventre de sa femme morte pour en extraire le foetus palpitant et rachitique de celui qui deviendra l’Embaumeur... Souriez ! C’est un conte ! Sordide, certes, mais un conte tout de même. Car Yannick Jaulin est un conteur, dont le destin (en l’occurence funeste) est d’aller farfouiller dans les profondeurs ténébreuses de la mémoire de l’humanité pour, dans un même geste, ramener au jour ce qu’il y découvre et le donner en spectacle, dans la lumière des projecteurs et les rires des spectateurs.
Un peu interloqué, tout de même, le conteur, quand il tombe sur des choses aussi morbides. Conteur doué de cette parole, qui lui confère maintenant l’étrange pouvoir d’être à la fois là-bas, sur la route, avec ces habitants qui tirent derrière eux leur village pour l’emmener vers un avenir de progrès et de bonheur, et de les regarder passer, avec l’oeil du sage, ou l’oeil du fou, qu’il partage, complice, avec le public. C’est alors qu’il s’aperçoit que les villageois ont tout emporté sauf leur cimetière. Funambule allant et venant en équilibre sur le fil qu’il a tendu entre le monde des morts et celui des vivants, Yannick Jaulin devient le passeur.
Seul dans le cimetière, il observe, il écoute, il ouvre les tombes. Il raconte... les mâcheurs, les enterrés debout, ceux qui sont partis sans avoir réalisé leurs rêves, ceux qu’on a enterrés à côté de leurs pires ennemis, ceux qui n’ont pas eu leur comptant d’amour, ceux qui ont encore des comptes à régler, les veuves, joyeuses ou inconsolables, les suicidés et les exécutés, les pendus et les fusillés, les noyés et les assassinés, les morts pour la patrie, les morts pour leurs idées, les morts en exil, les victimes, leurs bourreaux... II reconstruit le passé bien vivant du village disparu, faisant du cimetière un joyeux pandémonium où les chers disparus se retrouvent, se souviennent, papotent, rigolent, disent du mal de leurs voisins, se désirent toujours, s’affrontent et se vengent encore. ll rit de la mort, retournant nos angoisses comme de vieilles chaussettes, pour ne nous laisser, à la fin du spectacle, qu’une formidable envie de vivre." - Bernard Prouteau
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NOTE D'INTENTION
"Faire de la mort le sujet d’un spectacle vivant, sans détour, sans faux-semblant était un projet audacieux. Nous craignions moins d’y perdre la vie que d’y perdre notre âme car jouer avec la mort, y compris sur les planches, n’est pas sans danger. Pourtant, nous avons fait le grand saut… Et notre exploration des ténèbres s’avéra jubilatoire, débordante de vitalité et de plaisirs. Pendant les longs mois que dura la création, le temps semblait suspendu. Plus nous côtoyions la mort plus nous nous sentions vivants. Plus nous évoquions la grande faucheuse et plus le spectacle racontait les forces vitales. Cette mort, si redoutée, nous ramenait sans cesse à la vie donnant au mot «création» toute sa valeur. Ce fut une expérience artistique heureuse, intense et maîtrisée, de celles qui donnent du sens au travail et le sens de la vie." - Titus
LE COLLECTAGE DES HISTOIRES
"Je voulais pour évoquer cette fâcherie entre les morts et les vivants, de vraies histoires, de la matière orale, retrouver cette jubilation du conteur fouillant la mémoire populaire. J’en voulais des tendres, des cruelles et des drôles, des morts en paix et des morts fâchés. C’était cette amplitude qui me fascinait, qui allait stimuler mon travail d’acteur. Avec Wajdi Mouawad, nous avions déjà tendu ce fil dramaturgique qui voyait un village partir emmenant tout, sauf ses morts. Il ne restait plus qu’à y étendre ces histoires-là, après les avoirs assouplis pendant de nombreuses veillées. De mars 1999 à début 2000, j’en ai collecté des centaines, à la comédie de Caen où les gens venaient assister à nos répétitions publiques et payaient en histoires, ou dans le marais poitevin guidé par des amis. J’ai reçu des dizaines de lettres, de mails, des manuscrits, des souvenirs de fossoyeurs et enfin j’ai eu l’aide d’ethnologues occasionnels en Charente. Ils m’ont amené sur un plateau des pépites déjà dégrossies. Ceux-là ont accompagné la naissance du spectacle et sont devenus des ami(e)s. Cette matière première est la chair de ce spectacle. Elle a été réécrite, elle a dû se plier aux exigences de la dramaturgie, mais c’est elle qui peuple le cimetière de ces fantômes amis que certains soirs il me semble voir." - Yannick Jaulin
HOMMAGE À JACQUES GARNIER
Danseur chorégraphe originaire de Saint Gilles Croix de Vie.
En présence de Gérard Baraton.
Plus d'informations à venir.
LES BONNES RAISONS DE VENIR VOIR CE SPECTACLE (SELON NOUS) !
Un spectacle qui ne parle que des morts et donne une furieuse envie de vivre. Jaulin ne le joue désormais qu'au mois de novembre, jusqu'à sa mort, le promet-il ! Alors forcément, la meilleure date pour le programmer, c'est le 2 novembre, jour des morts (le 1er c'est la Toussaint, Rien à voir !)
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DISTRIBUTION & MENTIONS LÉGALES
De & avec Yannick Jaulin
Mis au monde avec Wajdi Mouawad, Michel Geslin, Titus
Avec la complicité initiale de Joseph Racaille
Direction d'acteur Frédéric Faye
Conception lumières François Austerlitz
Musique Camille Rocailleux
Production Le Beau Monde
Compagnie Yannick Jaulin
Coproduction Les Treize Arches - Scène Conventionnée de Brive
Diffusion Astérios Spectacles, Le Beau Monde ? Compagnie Yannick Jaulin - conventionnée par le Ministère de la Culture, DRAC Poitou-Charentes, Région Poitou-Charentes, Département des Deux-Sèvres