samedi 17 février 19H30
PICOLO, REQUIEM POUR UN ÂNE
Cie La Grosse Situation
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Avant-première, spectacle en cours de création !
Un spectacle en langues mortes, vivantes et méconnues...
« Picolo, voilà 2 ans que tu nous as quittés. Depuis tout a changé, mais ta mémoire est restée. L’oeuvre de ta vie se perpétue à travers tes enfants et petits-enfants et tous ceux qui ont pris soin de toi. Merci pour ce bel héritage, merci de continuer à nous guider dans notre vie de tous les jours. L’anniversaire de ton départ approche, et nous souhaitons honorer ta mémoire lors d’un spectacle commémoratif, une célébration pleine de joie et d’allégresse. »
NOTE D'INTENTION
Exit Picolo, retourné ad patres ! Le minimum était de lui dédier un requiem ad hoc, un memento mori sans consensus ni quiproquo. Un de profundis stricto sensu, un ex voto basé sur son curriculum vitae, le nec plus ultra de son agenda, un summum de satisfecit post mortem a priori sans erratum. Le modus operandi fait appel grosso modo et sine die à un cantus firmus a cappella et ad libitum, ex aequo avec une vis comica qui, sans recours au deus ex machina surgi ex nihilo, ne craint pas le bis repetita placent, a fortiori non plus le deo gracias de facto, le memo gratis, et moins encore le statu quo ab absurdo. In fine, un spectacle in vivo, in situ et intra ou extra muros, qui présente de visu et in extenso le modus vivendi, recto verso sine qua non et urbi et orbi, de l’ego d’un ongulé sui generis, et de sa libido sans facsimile, in naturalibus, sans distinguo entre le mea culpa et le vademecum. « Ars longa, vita brevis », dixit la vox populi, et vice versa, mais c’est idem (errare humanum est). Et, au terminus, in extremis, il n’y a pas de post scriptum, de nota bene, pas de referendum, de « veni vidi vici » ni de « fluctuat nec mergitur » (sic). Alea jacta est, ex cathedra ou ex professo, et il n’y a pas de visa ad vitam aerternam pour un carpe diem a posteriori. Ite missa est, amen, et caetera.
POURQUOI L'ÂNE ?
L’âne sage ou idiot? Les ânes sont-ils encore aujourd’hui le miroir de notre idiotie ? Dans le fond du miroir, oui. Ça remonte à loin, c’est ancré. Dans le langage bien sûr, et dans l’idiotie elle-même surtout. Ça reste une référence. Il suffit de taper le mot « âne » sur un ordinateur pour être enseveli sous une avalanche d’idiotie – on dirait le nom d’un pays : l’Idiotie.
« Vite, un âne, arrêtons-nous !
- Oh, regarde comme il brait !
- Comme il est mignon !
- Ha ha ha ! (fin de la vidéo).
Quel succès quand même. L’âne reste une vedette. La vedette du miroir de l’idiotie éternelle. Mieux que la télé. Le retour aux sources. Le miroir en vrai. Le miroir d’avant, moins méchant finalement, et tellement plus mignon. Et vivant ! Ouf, le miroir de notre ancienne idiotie est toujours vivant !
QU'EST CE QUE LA FIGURE DE L'ÂNE ?
De tout temps, partout, quand il n’est pas chargé des fardeaux les plus lourds, ou de son maître, l’âne est chargé de ridicule. Et c’est du ridicule humain, bien sûr, qu’on le charge. Lui, en tant qu’animal, n’est pas concerné par cette question. Et puis il a bien d’autres problèmes.
Alors pourquoi décharge-t-on notre propre idiotie sur cet animal en particulier ? Ou plutôt, puisqu’il s’agit bien d’un jeu de miroir, qu’estce qui, chez l’âne, nous rappelle nos ridicules ? D’abord il a une bonne tête, il est sympathique. On peut espérer que, dans le fond, il sera indulgent. Qu’est-ce qui se passerait si nous avions confié la profondeur de notre bêtise au lion ou à l’éléphant ? Et puis il est solide, il est habitué à porter et à supporter le pire, ce n’est pas une gazelle de décoration, on peut compter sur lui. Et il est résistant, mais là dans tous les sens du terme, c’est à dire qu’on ne peut pas lui faire faire tout ce qu’on veut. Il a son libre arbitre, sa fantaisie, dont rien ne le détournera.
Mais, encore une fois, s’il est paré de toutes ces vertus, pourquoi le charger lui ? Pourquoi pas un autre animal d’aspect plus répugnant, plus vil, plus lâche ? Il faut croire que nous tenons en grande estime notre stupidité, nos ridicules, notre idiotie, pour en confier l’image à la bête la plus douce et intelligente. Les poètes au moins s’en sont aperçu. Mais qui écoute vraiment les poètes ? Qui est capable d’indulgence pour la stupidité de sa propre espèce ? De reconnaître la sagesse dans le miroir de la stupidité ? Ceux qui l’ont montré ne sont pas en général les bienvenus. On ne retourne pas un tel miroir sans danger.
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